dimanche 21 décembre 2008

Acrostiche alcoolisé

Te souviens-tu grand-père de ces belles journées.
Recherchant des baies au creux des lais forestiers,
Ou dans les haies et au long des douves et fossés.
Une lame à la main, un geste sûr et décidé,
Sur l’epinette, tu coupais les extrémités,
Sectionnant le bourgeon du buisson des sentiers.
Et pouce en l’air et larmes aux yeux,
Pour avoir voulu t’imiter, je te suivais.
Inspectant ainsi landes et ronciers
Nous bavardions tranquillement, moments privilégiés.
Enfin le soir venu, sur la table, à la veillée
Tu triais et rangeais la récolte de la journée.
Tirant d’un tonnelet un vin un peu corsé
Et par de savants mélanges tu recréais la Vendée.

Huelgoat

Pays des bois, pays de l’eau
Baigné de sources et de rivières,
Au gré des humeurs de la terre,
Au gré des humeurs de l’eau.

Poussent le granit et les ajoncs.
Naissent les contes et les légendes
Par ses chemins et par ses landes
Chevauchait le roi Gradlon

Il fuyait le flot, le naufrage,
L’eau aux portes de sa cité.
il songeait, talonnant MorVac ?’h
à Dahu disparue, Ys submergée.

Suivez, après la mare aux fées,
Les blocs du chaos des pierres,
Voyez le ménage de la Vierge
Et la mare aux sangliers,

Pays des hêtres et des ajoncs,
Ou l’eau courre à travers la lande,
Ou naissent les contes et les légendes
qui sont la mémoire des bretons.

mardi 8 juillet 2008

Rêve brisé

Il portait casquette, le capitaine
marchait toujours en chaloupant
tirait des bords, buvait sa bière
saluait le flot et le jusant

Petit garçon à Saint-Brévin
Voyait sortir les batiments
Saint-Nazaire et ses bassins
Portait le rêve au firmament.

Bel officier au regard fier
s’imaginait en commandant,
seul maître à bord sur sa passerelle,
voguant sans fin vers le ponant.

Quatre mots sur un papier
Font basculer une destinée.
Quatre mots pour dire adieu
Et s’en aller vers d’autres lieux.

Un rêve brisé, un homme à terre,
une vie qui n’a plus guére d’attrait.
Un peu de rhum, et trop de verres,
Et la douleur qui disparait

Il a finit au fond du port.
pauvre marin et triste sort
pour qui la vie fut de rallier
Sans cesse la banche au charpentier

Ceux dont il a fait la fortune
Se cotisant pour l’évenement
Offrir, émus, pour épitaphe :
"les bistrotiers reconnaissants"